Saviez-vous que 47% des actifs sont en reconversion professionnelle ou envisagent d’en faire une ? (source : Le Point – Etude Centre Inffo) Si les individus sont aussi nombreux à vouloir changer de job, c’est parce qu’une crise de sens majeure caractérise le marché du travail actuellement. Mais, quitter la sécurité d’un emploi stable, des revenus réguliers chaque mois et des process que l’on connaît par cœur, n’a rien d’une décision facile à prendre. Pour une transition sereine, différents scénarios s’offrent à vous. Décryptons les différentes façons de faire une reconversion professionnelle quand on est en CDI.
Réaliser un bilan de compétences pour définir son projet professionnel
Vous nagez peut-être au milieu de vagues d’informations ? Vous aimeriez exercer un autre métier, mais avez du mal à vous projeter sur le long terme ? Peut-être avez-vous commencé à mettre le doigt sur ce que vous souhaitez modifier : rythme, profession ou taille d’entreprise ?
Pour vous réorienter en toute confiance, le bilan de compétences est une option à étudier de près. Pourquoi ? Parce que vous prenez le temps de rembobiner avec un professionnel votre parcours et d’analyser vos compétences acquises au fil des années. Le consultant questionne vos envies et vos motivations pour la suite de votre carrière.
Le bilan de compétences repose sur un déroulé précis. D’abord, la phase préliminaire permet d’expliquer votre besoin. Viennent ensuite, le bilan personnel pour identifier vos points forts et vos « soft skills », et le bilan professionnel pour mettre en lumière vos savoir-faire et faire émerger des pistes métiers. Enfin, le projet professionnel dessine les actions à mettre en place dans le temps pour réussir votre reconversion.
Il est possible de financer votre bilan de compétences avec votre CPF, c’est-à-dire vos droits acquis en matière de formation. C’est un élément à vérifier lorsque vous aurez choisi votre prestataire. A noter : votre employeur ne sera pas au courant de votre démarche si vous effectuez le bilan en dehors de vos heures de travail.
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Se former à un nouveau métier lorsqu’on est déjà en poste
Lors de vos précédents emplois en CDD ou en CDI, vous avez cumulé des droits qui sont aujourd’hui évalués en euros. Si vous ne connaissez pas leur montant, connectez-vous sur la plateforme : www.moncompteformation.gouv.fr . Il s’agit de la source principale de financement pour les actifs qui veulent acquérir de nouvelles compétences.
Si vous souhaitez enrichir vos qualifications pendant vos heures de bureau, l’accord de votre employeur doit être obtenu au préalable. Prenez en compte les différents délais pour effectuer votre demande de formation. En effet, il faudra la communiquer au moins 60 jours avant le début des cours si la durée de celle-ci n’excède pas 6 mois, et compter au moins 120 jours pour les formations plus longues.
Si votre employeur vous la refuse et si votre vie personnelle est compatible avec cette organisation, vous pouvez vous former en dehors de votre temps de travail, c’est-à-dire le soir ou les week-ends. Cela requiert une volonté de fer, car il faudra jongler entre votre emploi et vos apprentissages. En revanche, la digitalisation de nombreux cursus vous permet de vous former à domicile.
Vous l’avez peut-être connu sous le nom de CIF ? Aujourd’hui, on l’appelle Projet Transition Professionnelle. Ce dispositif peut bénéficier aux travailleurs en CDI qui souhaitent changer de métier. Cette aide permet d’obtenir le maintien de votre contrat de travail (et donc de votre revenu), ainsi que le financement de votre formation. Pour en profiter, il faudra prouver une ancienneté d’au moins 12 mois dans votre entreprise actuelle et justifier d’au moins 24 mois de salariat au cours de votre vie. Une commission étudiera la cohérence de votre projet, la pertinence du parcours de formation choisi et les débouchés dans votre région. Attention, si vous voulez vous orienter vers une profession offrant peu de perspectives d’emploi, votre projet ne sera pas soutenu dans le cadre du PTP.
Tester un nouveau travail tout en gardant son emploi salarié
Si vous rêvez de créer votre société, pourquoi ne pas songer à recourir au temps partiel ? Par exemple, en exerçant quatre jours sur cinq pour votre employeur actuel et en dédiant le cinquième jour à votre projet entrepreneurial. Vous pourrez vous consacrer à différentes tâches : concevoir un business plan ou réaliser vos premières prestations. C’est un bon moyen de tester la rentabilité de votre nouveau job et votre adaptation à celui-ci. D’autant plus que la création du statut de micro-entrepreneur a simplifié les démarches pour obtenir un numéro de siret. C’est une bonne manière d’entamer une reconversion professionnelle quand on est en CDI.
Depuis quelques années, on entend parler du phénomène des « slasheurs ». Ce sont des personnes qui mènent plusieurs activités. Vous en connaissez sans doute. C’est votre prof de yoga qui officie aussi comme sophrologue. Ou encore votre voisine graphiste qui gère un site e-commerce de décoration vintage. Quand on aime, pourquoi choisir ? Les slasheurs sont généralement des indépendants qui ont besoin de mouvement. Combiner plusieurs activités nourrit leur grande curiosité et créativité.
Quitter son entreprise pour faire une reconversion professionnelle quand on est en CDI
C’est décidé ! Vous voulez dire au revoir à votre emploi actuel. Il faut savoir que démissionner ne vous permettra pas d’obtenir de droits au chômage (sauf rares exceptions). C’est donc un choix qui peut s’avérer risqué si vous n’avez pas de revenus assurés après votre départ.
Trois situations donnent lieu à une ouverture de droits au chômage : le licenciement, la démission-reconversion, et la rupture conventionnelle.
Depuis 2019, avec le dispositif « démission-reconversion », des allocations chômage sont accordées aux salariés en CDI du secteur privé qui démissionnent s’ils peuvent justifier avoir travaillé en continu depuis 5 ans. Deux cas de figure pour solliciter cette aide : avoir un projet de reconversion professionnelle exigeant le suivi d’une formation ou des projets de création/ reprise d’une entreprise. La première démarche obligatoire pour en bénéficier est de contacter un conseiller en évolution professionnelle (CEP). Il vous confirmera votre éligibilité et vous aidera à compléter le dossier pour la commission paritaire Transitions Pro. Ce jury va apprécier le caractère réel et sérieux de votre demande. Il est donc préférable d’attendre l’avis de la commission pour envoyer une lettre de démission à votre employeur. Vous pouvez vous renseigner sur le site www.demission-reconversion.gouv.fr.
Dans le cas d’une rupture conventionnelle, il faudra convaincre votre employeur de vous l’accorder. Il n’est pas impossible que vous deviez négocier pour l’obtenir, car l’employeur doit vous verser une indemnité de départ. Préparez votre argumentaire et expliquez votre projet de reconversion. Votre manager ou votre DRH voudra connaître les raisons qui vous incitent à partir.
Quel que soit le niveau d’avancement de votre projet aujourd’hui, il existe de multiples possibilités pour faire une reconversion professionnelle quand on est en CDI sans stress. Bilan de compétences, formation, temps partiel, rupture conventionnelle, etc. Prenez le temps d’échanger avec des experts pour trouver la solution la plus adaptée à votre situation.
Sources :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F19030
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F89
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/obligation-formation-professionnelle-salaries#
https://www.transitionspro-idf.fr/accueil-particulier/projet-de-transition-professionnelle/